Par Leopoldina FORTUNATI et Autumn EDWARDS — L'objectif de cet article est d'ancrer l'analyse de la relation entre les femmes et la communication numérique dans une perspective historique, de la développer dans une perspective comparative avec d'autres formes de communication et, enfin, de l'inscrire dans une dimension politique en gardant à l'esprit les trois éléments que nous voulons analyser : le genre, la communication et la technologie....

Par Etienne SIMARD - L’histoire n’est pas linéaire et le développement technologique ne tend pas naturellement vers le progrès. Lorsqu’on parle de révolutions industrielles, on réfère surtout aux moyens à la disposition du capital pour mettre davantage les gens au travail et pour assurer son commandement sur la production et la reproduction sociale. C’est en ce sens qu’il s’agit d’une question politique : les nouvelles technologies, telles qu’elles sont développées, contribuent historiquement à désorganiser la résistance dans les milieux de travail comme dans la vie quotidienne, en augmentant la productivité,...

Par Samuel LAMOUREUX — Qu’est-ce que la nouvelle génération des autonomes italiens a à nous apprendre sur la question du travail ? En quoi l’apparition du capitalisme de plateforme reconfigure-t-elle la place du travail dans nos vies, mais aussi celle du salaire et de la séparation entre vie privée et vie publique ? Les vieilles préoccupations autonomes – le travail domestique, la composition de classe, la spontanéité de la révolte ouvrière – sont-elles encore d’actualité ?...

Par Alexis LAFLEUR-PAIEMENT — La conscience technologique se caractérise par la reconnaissance de l’Anthropocène et de la crise générale actuelle, creuset des possibilités de dépassement. Cette conscience se diffuse maintenant plus que jamais, offrant paradoxalement la possibilité de repenser globalement la fin de la modernité et l’avènement d’une pluralité cosmotechnique. Dans la mesure où la modernité est directement responsable de la catastrophe actuelle – qu’elle est incapable de résoudre malgré toute sa géo-ingénierie –, l’unique solution est celle vers laquelle pointe Yuk Hui. S’il faut protéger ce qui peut l’être, cela ne suffira pas à endiguer l’écocide : il ne s’agit...

Par Valérie Simard — Même si les technologies, contrairement à ce qu’on annonçait au moment de leur émergence dans le domaine, n’ont pas encore causé la disparition de la dimension humaine du processus de traduction, leur généralisation n’en a pas moins transformé les conditions de travail. Les innovations technologiques ont représenté pour la main-d'œuvre tantôt une menace, tantôt la promesse d’une plus grande liberté. Dans les faits, les avancées technologiques ont rarement conduit à moins de travail, mais ont plutôt contribué à sa reconfiguration et, parfois, à son invisibilisation....

Par Etienne SIMARD — La crise sanitaire a précipité la généralisation du télétravail à domicile dans bon nombre de secteurs. S'il présente une situation privilégiée face aux risques de contagion et des avantages non négligeables en termes de flexibilité, il attaque aussi nos capacités d’auto-organisation en milieux de travail et contribue à moyens termes à la détérioration de nos conditions de vie. D’abord en faisant éclater les collectifs de travail déjà mal en point, ensuite en nous dépossédant d’espaces de réflexion théorique et pratique nécessaire à la prise de contrôle sur toutes les dimensions des luttes pour l'amélioration et la transformation...

Par George CAFFENTZIS — Le travail immatériel, tel que défini par ses partisans comme Hardt et Negri, n'existe pas. Afin de défendre cette affirmation, j'examine comment le travail a été compris dans l'histoire du capitalisme à travers l'étude des machines, et je soutiens que la théorie la plus réussie des machines dans la société capitaliste est celle de Marx. Je m'appuie sur cette théorie pour défendre mon scepticisme concernant le travail immatériel. Cependant, la théorie de Marx, elle-même, doit être défendue....