Par Harry CLEAVER — Dans une période où le capital est passé à l'offensive depuis bon nombre d’années, utilisant la dette et les crises financières comme justificatif de l'austérité pour faire pression à la baisse sur les salaires et sur l’accès aux services sociaux, et utilisant le terrorisme comme excuse pour attaquer les libertés civiles, il importe de prendre conscience que cette longue période de crise trouve ses origines dans les luttes menées par des personnes pour libérer leurs vies de la subordination au travail, dans une société organisée comme une gigantesque usine sociale. Dans l'Occident capitaliste que dans l'Est socialiste,...

Par Gwenola RICORDEAU — À l’occasion du passage de Gwenola Ricordeau à Montréal, nous publions la conclusion de l’ouvrage Crimes et Peines : Penser l’abolitionnisme pénal publié aux édition Grévis. Dans Crimes et Peines, Ricordeau revisite des textes majeurs de l’abolitionnisme pénal. Si la pensée abolitionniste est loin d’être nouvelle, elle n’en demeure pas moins marginale et souvent mal-comprise. Au contraire des tentatives de réformes du système carcéral et pénal, notamment via des initiatives de justice réparatrice et de médiation ou des discours « innocentistes » qui critiquent l’incarcération de certaines personnes aux dépends d’autres jugées réellement dangereuses, l’abolitionnisme pénal remet en question les...

Par Sylvie DUPONT — De l'extrême-gauche à l'extrême-droite, on s'entend pour dire que le travail ménager est un travail privé par opposition au travail social. Mais l'un des acquis les plus importants du féminisme est d'avoir démontré que le privé est politique. On peut être contre le fait qu'il y ait des femmes de ménage et des bonnes dans les maisons privées, on peut s'indigner avec raison de l'insuffisance de leur salaire et de leurs conditions de travail déplorables ; on ne conteste pas le fait qu'elles travaillent et donc qu'elles méritent un salaire. On ne prétend pas que ce salaire...

Par Maud SIMONET — Les appels gouvernementaux à la solidarité et au bénévolat, comme ce fut le cas au Québec et en France dès le début de la pandémie, ne sont pas des nouveautés historiques. S'adressant en particulier aux femmes, la gratuitisation du travail participe de la casse du service public qui a fragilisé la capacité de réponse à la pandémie....

Par Kay GABRIEL — Par contre, le désir d’un monde où la vie n’est plus aliénée — tel qu’exprimé par le slogan « du pain et des roses » — est, à tout le moins, la demande d’une jouissance pour tou·te·s des types de contingence esthétique que le capital confère aux riches. Ainsi, toute politique véritablement révolutionnaire doit s’orienter vers un avenir radicalement plaisant. Comme le soutient Fredric Jameson, cette orientation recentre nécessairement le corps et ses médiations : « Le plaisir est enfin le consentement de la vie dans le corps, la réconciliation — aussi momentanée soit-elle — avec la...

Par Collectif Un salaire pour toustes les stagiaires — Ce n’est pas une pandémie qui aura fait cesser le travail gratuit. Les stagiaires ont continué de pallier le manque criant de personnel en éducation, en santé, en services sociaux et dans le communautaire, lorsqu’ils et elles ne travaillaient pas comme étudiants et étudiantes, à se former pour faire le travail qu’ils et elles, au fond, faisaient déjà. L’école et les milieux de stage ont prolongé l’horizon sans fin de travail gratuit des membres de la communauté étudiante, qui n’avaient toujours pas la moindre emprise sur leurs conditions d’études, de stages et...

«Capitalocène, déchets, race et genre» est le titre d'un article de Francoise Vergès publié le 29 novembre 2021 sur la revue Ouvrage. À l'occasion d'une discussion avec Léa Payet, l'autrice présente les analyses qu'elle y développe, et les considérations qui l'ont poussée à s'intéresser à ces questions. /*! elementor - v3.14.0 - 26-06-2023 */ .elementor-column .elementor-spacer-inner{height:var(--spacer-size)}.e-con{--container-widget-width:100%}.e-con-inner>.elementor-widget-spacer,.e-con>.elementor-widget-spacer{width:var(--container-widget-width,var(--spacer-size));--align-self:var(--container-widget-align-self,initial);--flex-shrink:0}.e-con-inner>.elementor-widget-spacer>.elementor-widget-container,.e-con-inner>.elementor-widget-spacer>.elementor-widget-container>.elementor-spacer,.e-con>.elementor-widget-spacer>.elementor-widget-container,.e-con>.elementor-widget-spacer>.elementor-widget-container>.elementor-spacer{height:100%}.e-con-inner>.elementor-widget-spacer>.elementor-widget-container>.elementor-spacer>.elementor-spacer-inner,.e-con>.elementor-widget-spacer>.elementor-widget-container>.elementor-spacer>.elementor-spacer-inner{height:var(--container-widget-height,var(--spacer-size))} https://youtu.be/LgFt7lS2Ck0La discussion a été enregistrée à la fin de l'automne 2021. La musique est réalisée par l'artiste Sous-Systèmes et l'image est une oeuvre de Carlos Quiterio et Graça Santos. Retour à l'accueil...

Par Mélina MAY et Adore GOLDMAN — « Si le travail du sexe était décriminalisé, nous pourrions plus facilement dénoncer les violences que nous vivons! »; « La criminalisation fait en sorte que les travailleuse‧eur‧s du sexe (TDS) ne peuvent pas aller à la police! »; « Il existe déjà des lois pour criminaliser les violences que nous vivons sans reposer sur la criminalisation du travail du sexe. » Ces phrases se retrouvent souvent dans la bouche des activistes qui militent pour la décriminalisation du travail du sexe. C’est qu’il faut convaincre nos adversaires du bien fondé de nos revendications et que nous...

Par Samuel LAMOUREUX — Qu’est-ce que la nouvelle génération des autonomes italiens a à nous apprendre sur la question du travail ? En quoi l’apparition du capitalisme de plateforme reconfigure-t-elle la place du travail dans nos vies, mais aussi celle du salaire et de la séparation entre vie privée et vie publique ? Les vieilles préoccupations autonomes – le travail domestique, la composition de classe, la spontanéité de la révolte ouvrière – sont-elles encore d’actualité ?...