Par Laura AGUSTÍN — Pour appuyer l’idée selon laquelle le sexe reproduit la vie sociale, on peut souligner que les personnes suffisamment chanceuses pour connaître une vie sexuelle satisfaisante se sentent fondamentalement confirmées et renouvelées par elle. En ce sens, une travailleuse qui fournit des services sexuels effectue un travail de reproduction. Le travail du sexe rémunéré est un service de soins lorsque les travailleuses fournissent de la compagnie semblable à celle d’un·e ami·e ou d’un·e thérapeute et lorsqu’elles donnent des tapes dans le dos — que la compassion soit feinte ou non....

Par Adore GOLDMAN — Cette crise nous rappelle ainsi l’importance de reconnaître les revenus des TDS comme un salaire et la nécessité de leur donner accès aux droits du travail, ce qui passe d’abord par la décriminalisation. Dans le contexte où travailler revient à s’exposer à un virus extrêmement contagieux, on voit bien que la seule façon de refuser d’effectuer travail est d’être payé·e pour ne pas le faire....

Par Juno MAC et Molly SMITH — L’horreur et le travail sont posés comme antithèses : si la prostitution est horrible, il ne peut pas s’agir d’un travail. Nous pensons pourtant qu’il est plus pertinent de partir d’un point de départ différent : il n’est pas raisonnable de présumer que le travail, peu importe le type — incluant le travail du sexe — est généralement bon. Les personnes qui n’ont jamais vendu de sexe pensent souvent qu’il doit s’agir d’un travail terrible, et plusieurs travailleur·euse·s du sexe seraient bien d’accord. Cependant, ces travailleur·euse·s ne situent peut-être pas le problème dans la...