Alexis Lafleur-Paiement est candidat au doctorat en philosophie politique (codirection Université de Montréal/Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), membre fondateur et rédacteur pour le collectif de recherche indépendant Archives Révolutionnaires.
Par Alexis LAFLEUR-PAIEMENT —
La conscience technologique se caractérise par la reconnaissance de l’Anthropocène et de la crise générale actuelle, creuset des possibilités de dépassement. Cette conscience se diffuse maintenant plus que jamais, offrant paradoxalement la possibilité de repenser globalement la fin de la modernité et l’avènement d’une pluralité cosmotechnique. Dans la mesure où la modernité est directement responsable de la catastrophe actuelle – qu’elle est incapable de résoudre malgré toute sa géo-ingénierie –, l’unique solution est celle vers laquelle pointe Yuk Hui. S’il faut protéger ce qui peut l’être, cela ne suffira pas à endiguer l’écocide : il ne s’agit pas de « réinitialiser » la modernité, mais de la remplacer par de nouvelles cosmotechniques. Une telle action implique la fin du capitalisme comme celle des solutions « spirituelles » et l’instauration rapide de principes pluriels liant harmonieusement l’humain, la technique et la nature (cosmos). Elle n’implique pas qu’un discours, mais exige avant tout des pratiques concrètes.