Par Annabelle BERTHIAUME, Camille MARCOUX, Valérie SIMARD et Etienne SIMARD — À partir de l'expérience d'une lutte pour la rémunération des études et des stages, avec la conception de travailleuses et de travailleurs en formation qu'elle implique, on peut poursuivre l'organisation dans les services publics une fois sur le marché du travail en réclamant une diminution du temps de travail et une uniformisation des salaires de toutes catégories d'emplois....

Suite aux mouvements de grève dans plusieurs pays d’Amérique latine et en Espagne le 8 mars 2018, le Collecti.e.f 8 maars s'est mis en place à partir de juin 2018. Charlotte Casier s'est organisée au sein du collectif bruxellois qui faisait un appel à la grève des femmes* en Belgique dès 2019. Le collectif appelait à une grève des femmes, soit une grève du travail rémunéré, du travail ménager, de la consommation et des études....

Par Elise THORBURN et Gary KINSMAN — À partir d'une lutte menée au Labrador durant laquelle se sont solidarisées communautés autochtones, communautés de colons et travailleurs et travailleuses d'un mégaprojet hydroélectrique, il est souhaitable de reprendre les outils conceptuels du marxisme et du féminisme autonome de même que la pratique des enquêtes militantes. La composition de classe permet d'élargir la définition de la classe ouvrière et d'y inclure les luttes « identitaires » et décoloniales. La reproduction sociale, quant à elle, est à identifier comme site de lutte. Il s'agit, ni plus ni moins, d'une proposition stratégique pour la recomposition de la...

Par Sophie LEWIS — Quelles seraient les conséquences de reconnaître qu'une mort est toujours impliquée dans un avortement ? Avant tout, cela permettrait un combat plus équilibré contre les partisans de la gestation forcée. Quand les mouvements "pro-vie" s'opposent au fœticide en soutenant qu’il tue, les féministes pro-avortement devraient être capable de reconnaître, sans honte, que oui, bien sûr que c’est le cas. Quand on cesse une grossesse, on arrête la vie du produit de notre travail de gestation. Et encore heureux que nous le fassions, car sinon le monde s'affaisserait sous le poids de la vie forcée. ...

Par Leopoldina Fortunati — Tel est donc le caractère double de la reproduction dans le capitalisme : elle apparaît bien comme création de non-valeur, mais seulement pour l’individu, et non pour le capital pour qui elle est, en réalité, uniquement création de valeur. Autrement dit, le capital ne peut se valoriser qu’en définissant le processus de reproduction comme processus « naturel » et, par conséquent, le travail de repro¬duction comme force naturelle du travail social qui ne lui coûte rien. C’est uniquement en faisant s’opposer, dans l’individu, la capacité de reproduction comme pure valeur d’usage et la capacité de production comme...

Par Mona MALAK — Le 29 avril 2019, un article du média flamand, la VRT, est titré : « Un enfant sur neuf grandit en Belgique dans une famille où personne ne travaille » . Sans devoir lire l’article, nous faisons l’hypothèse que dans ces familles-là, probablement hétéroparentales, il y a au moins une personne qui se charge de s’occuper dudit enfant, de le nourrir, le vêtir, l’envoyer à l’école… Bref, de s’assurer de sa survie. Cette même personne ferait aussi à manger pour les autres membres du ménage, souvent le partenaire, puis ferait la vaisselle avant de s’attaquer au linge sale et...

Par Etienne SIMARD - L’histoire n’est pas linéaire et le développement technologique ne tend pas naturellement vers le progrès. Lorsqu’on parle de révolutions industrielles, on réfère surtout aux moyens à la disposition du capital pour mettre davantage les gens au travail et pour assurer son commandement sur la production et la reproduction sociale. C’est en ce sens qu’il s’agit d’une question politique : les nouvelles technologies, telles qu’elles sont développées, contribuent historiquement à désorganiser la résistance dans les milieux de travail comme dans la vie quotidienne, en augmentant la productivité,...

Par Camille MARCOUX - Le printemps dernier, on commémorait la grève étudiante de 2012, notamment par l’adoption de mandats de grève par plusieurs associations étudiantes et la tenue de différentes actions à travers la province. À cette occasion, un copié-collé des revendications de l’époque était mis de l’avant. Conséquemment, les erreurs du passé étaient répétées : les étudiant·e·s de l’international étaient mis·e·s à l’écart, les profs n’ont pas eu à répondre de leur rôle dans l’école et celle-ci était présentée comme un lieu d’émancipation intellectuelle ou qui pouvait se distancer du marché du travail. Toutes les autres luttes étudiantes...

Par Tekarontakeh Paul DELARONDE — Ce fragment de l’entretien avec Tekarontakeh Paul Delaronde est tiré du livre La Mohawk Warrior Society. Manuel de souveraineté autochtone. Tekarontakeh est un Kanien’kehá:ka du clan du Loup. Cet érudit et gardien de savoirs ancestraux a joué un rôle de premier plan dans la ranimation du feu des Rotihsken’rakéhte’ (guerriers mohawks) au début des années 1970. ...

Par Camille ROBERT — La Coalition avenir Québec (CAQ) a été élue en 2018 sur la base d’un programme qui ne mentionnait nulle part les femmes. Elles étaient invisibles, se fondant indistinctement dans les catégories de la famille, des aînés ou des travailleurs. Les rapports de genre et tous les conflits qui en découlent – inégalités salariales, plafond de verre, violence conjugale – n’existaient pas dans l’imaginaire politique de la CAQ. Ce n’était pas particulièrement étonnant, venant d’un parti campé dans la droite politique, où les candidates se faisaient rares et ne portaient pas nécessairement des valeurs féministes. Les seuls enjeux...